Une approche du bivouac
April 12, 2024
Nous sommes partis samedi dernier pour cinq jours de bivouac dans le Morvan. En train depuis Paris, nous sommes descendus jusqu’à Avallon et nous avons pris la route en fin de matinée, par le GR13, en direction de Pontaubert.
L’idée de cette randonnée était de fêter le retour du printemps. Elle était une belle occasion d’initier notre chienne à la marche au long cours, après une brève initiation au bivouac en forêt de Fontainebleau. Pour cela, j’avais choisi un terrain nous permettant plusieurs itinéraires de sortie, présentant peu de dénivelé et isolé, afin qu’elle puisse être le plus libre possible.
La première approche du Morvan s’était faite par ces superbes photos de ses grands lacs, de ses forêts et de ses chemins creux. Notre trace finale, qui nous a comblé de tranquilité et de paysages magnifiques, empruntait le GR13 et les GR Pays du Tour de l’Avallonais et du Tour du Morvan. Elle passait par Saint-Père, Saint-André en Morvan, le barrage du Crescent, Dun-les-Places, l’Abbaye de la Pierre-qui-Vire après le lac de Saint-Agnan, puis le retour à Avallon par Saint-Léger-Vauban et Saint-Germain-des-Champs.
Le premier jour vers Saint-Père a été éprouvant, tant la vallée du Cousin était détrempée. Le Cousin était si haut que le sentier était coupé en de nombreux endroits, nous forçant à monter sur les rochers et à patauger dans la boue du bord de la rivière. Les jours suivants ont été plus cléments, les chemins plus roulants, malgré l’humidité des sols.
Cela faisait bien deux ans que nous n’avions par marché si longtemps : notre dernière aventure datait des beaux jours avant que je n’adopte ma petite chienne. Il fallait lui laisser le temps de grandir. Désormais âgée d’un an et demi, la belle n’a eu aucune difficulté à trottiner chaque jour la vingtaine de kilomètres de l’étape. Elle s’est baignée dans tous les cours d’eau (et ils sont nombreux), s’est étonnée des hululements des chouettes, a aboyé sur les papillons.
En ce début d’avril, le Morvan s’est révélé humide, avec de belles journées et des nuits pluvieuses. La lumière des ciels bas et nuageux sur champs bordés de haies, le bruit des ruisseaux, la mousse d’un vert lumineux qui court sur le sol entre les arbres, forment un monde qui m’avait manqué.
Pas à pas, loin de l’agitation, nous avons descendus les gorges de la Cure, avons pataugé sur les chemins agricoles, plein d’ornières, gorgés d’eau contrairement aux chemins creux. Nous sommes passés la chapelle Saint-Pierre, sur les rives du lac de Saint-Agnan, qui servait de refuge aux maquisards pendant la guerre. En arrivant par le bas de la vallée comme nous l’avons fait, l’Abbaye de la Pierre-qui-Vire apparaît soudainement, comme si, depuis les rochers, elle s’avançait vers le ciel. Après des jours de semoule et de soupes lyophilisées, nous avons dévoré leurs meringues.
Nous n’avons eu aucune difficulté à trouver de l’eau potable ou purifiable, contrairement à certains retours que nous avions eu. Nous avions pris les duvets 0°C et nous ne l’avons pas regretté, notamment à l’Abbaye où le thermomètre est passé légèrement dans le négatif. Le Morvan est assez vallonné et peut avoir de beaux dénivelés qui nous ont surpris les premiers jours – puis nous nous y sommes faits. Ce n’est quand même pas de la montagne, les genoux n’ont pas souffert, malgré le poids des sacs, un peu plus important que d’habitude en raison du petit nombre de ravitaillements possibles.
La trace est disponible ici.